De sa voix calme, Thomas Mottin distille consignes et conseils avec sérénité. Si c’est au Rheu qu’il a commencé le rugby, il est désormais un véritable Noir et Blanc, lequel a entraîné la Fédérale 2B et les Espoirs avant de retourner à l’école de rugby.
Le rugby et le sport collectif en général, Thomas les a connus tardivement. ‘’Je suis judoka, j’ai fait le pôle France et puis je suis allé en STAPS. C’est là-bas que j’ai rencontré Yann Moison et avec d’autres judokas, nous avons rallié l’équipe de rugby universitaire de l’époque, je suis ainsi passé d’une pratique individuelle à une pratique collective’’. D’abord joueur avec la fac, il rejoint ensuite Le Rheu. Sur le pré, il débute à l’aile avant d’alterner entre talonneur et troisième-ligne. Le néo-rugbyman se destine alors à être professeur d’EPS et au Rheu, Damien Regnault lui propose d’être éducateur à l’école de rugby. ‘’L’idée était de transposer ce que j’apprécie faire en EPS dans une discipline précise et dans un sport de combat collectif. Je n’ai pas eu la chance de commencer tôt, en étant avec l’école de rugby, j’ai l’occasion de transmettre’’.
Désormais, il passe son temps sur le rectangle vert, loin des tatamis. ‘’Du judo, j’ai retrouvé la notion d’effort et d’engagement, la liberté selon les profils de joueurs ou de combattants. Ce que je n’avais pas évidemment, c’est la notion collective, le fait que la victoire ou la défaite soient attribuées à l’équipe. J’ai apprécié découvrir une nouvelle activité, je m’y suis jeté avec envie. Nous avions, qui plus est, une très belle équipe avec la fac, c’était appréciable’’.
Du frelon à l’hermine
Durant plusieurs saisons, il entraîne au Rheu connaissant la montée en Fédérale 2 et travaille également avec la Fédération, notamment en tant que cadre technique pour les Pays de la Loire. Quand le REC et Le Rheu font une entente en Cadets Alamercery, il entraîne avec Antoine Bertrand. Les deux hommes se sont longuement côtoyés. D’abord, en STAPS, alors qu’Antoine joue à Vannes et que Thomas découvre l’activité. Sur l’entraînement ensuite jusqu’à ce que Thomas atterrisse au REC. ‘’J’étais au Rheu avec Yann Moison et puis il est allé au REC, j’ai décidé de faire une coupure après une dizaine de licences, je passais notamment le CAPEPS en interne. Yann m’a proposé de le rejoindre, j’ai d’abord fait quelques séances avec Antoine sur la Fédérale 2B et puis j’ai définitivement intégré le staff. J’entraînais avec Gary, nous étions allés jusqu’en demi-finale face à Châteaurenard. J’en garde de beaux souvenirs avec une très belle équipe, Laboudigue, Martinat, Latai, Bohic Dossal… C’était pour moi l’apanage du rugby, l’appartenance, le partage, faire les efforts collectifs, le respect de l’autre, sortir de sa zone de confort, aller-au delà de ses propres limites. Je me rappelle aussi de ce repas de Noël des gens de la rue où les espoirs avaient fait le service, c'est un moment marquant’’.
Cette saison historique est évidemment ancrée dans l’histoire du REC. L’équipe fanion monte en Fédérale 1, l’équipe réserve atteint l’ultime carré entre jeu et envie. L’équipe Espoirs prend le relai avec son staff composé de Thomas et de Thierry Aussillous. L’ancien judoka décide ensuite de revenir à l’école de rugby. ‘’J’avais ressenti le besoin de faire une pause et puis en tant que professeur à Saint-Vincent, je voyais un pont entre mon travail et le fait d’être éducateur. Le but étant d'accompagner le futur adulte bien au-delà de l'activité. J’encadre la section sportive et je trouve une continuité. Je veux concilier mon travail d'enseignant et ma passion de l'ovalie avec l'équilibre familial qui est mon ciment’’.
Déterminé, Thomas sait ce qu’il veut mettre en place soit ''un projet de formation cohérent et fort dans le temps'', gardant en lui ce qui l’a construit en tant que combattant, désormais au service du collectif et du jeu.