


Il a marqué son monde par plusieurs charges ballon en main. La plus marquante est certainement celle face à Arras, où il fracasse le rideau défensif avant d'emporter l'arrière et de trouver Morgan Ouvrard pour marquer le deuxième essai d'un succès bonifié. Alexandre Gueroult (27 ans) explose, au moment où le REC prend ses marques dans le haut du tableau de Fédérale 2 et rêve d'un horizon, à la fois si proche et terriblement lointain, en Fédérale 1. C'est magnifiquement symbolique pour celui qui n'avait jamais chaussé les crampons avant de découvrir l'équipe 3 du REC en 2013 ; qui avant de participer à l'historique victoire à Orsay, en huitièmes de finale aller, a connu les déplacements à Plouzané et Parthenay, le maintien à l'arraché à Clamart, l'incroyable succès à Courbevoie pour ramener le REC en Fédérale 2. Face à Orsay, les Bretons vont avoir l'occasion de marquer l’histoire du REC, de ''graver le marbre'' comme le souligne le capitaine Lilian Caillet. Et ils pourront compter sur Alexandre Gueroult. Retour sur la trajectoire du solide deuxième-ligne.
La boxe
J'ai commencé la boxe à la fin du collège pour me canaliser. J'ai d'abord passé mon premier grade et mon entraîneur m'a proposé d’aller aux championnats de France. Je me disais qu'il voulait me mettre des étoiles dans les yeux et je ne croyais pas vraiment en ma capacité à faire quelque chose. Finalement, je suis champion de France Cadet après deux ans de pratique. C'était de l'assaut, des coups maîtrisés, puis je suis parti sur du combat deuxième série avec protège-tibias et casque. J'ai ensuite été sacré champion de France Espoir. L'année suivante, mon entraîneur a arrêté, j'ai continué et en parallèle j'ai commencé le rugby avec le REC 3.
Les débuts au REC
Dès que j'ai eu le permis, je suis venu me renseigner sur le rugby. Je suis tombé sur Bertrand Lyon qui m'a dirigé vers le REC 3. Ils m'ont gardé toute l'année, ça s'est bien passé (NDLR : cette année là, le REC 3 est sacré champion de Bretagne de 3e/4e série), puis j'ai vu Guillaume Comméat (NDLR : alors entraîneur), il m'a fait passer un entretien et m'a proposé de jouer avec l'équipe fanion. Il a titillé la fibre du compétiteur. À ce moment, je me suis lancé un nouveau défi sportif en voulant découvrir la Fédérale 2. Il y a environ cinq ans. C'était délicat car je n'avais pas de repères. J'ai mis du temps à accrocher les wagons même si j'ai joué assez rapidement. Guy Goufan (NDLR : pilier ou deuxième-ligne international camerounais, ancien joueur et capitaine du club) et Benoît Herbert (NDLR : troisième-ligne qui fut également capitaine) sont les premiers à être venus vers moi et m'ont beaucoup apporté.
La Fédérale 3 comme tournant
Quand on est descendu en Fédérale 3, j'ai découvert un nouveau statut, je faisais partie des anciens par rapport à la moyenne d'âge de l'équipe (NDLR : Alexandre a alors 24 ans). On manquait de repères puis finalement, on fait un beau parcours jusqu'en quarts de finale et on revient en Fédérale 2.
Fibre
Je suis né ici. Quand on me parle de couleurs, de noir et blanc, ça me parle. J'ai une Maman bretonne, un père normand, ça me parle les racines.
Orsay
Il faut qu'on l'aborde ce match très sérieusement. Cela fait deux ans et demi qu'on n'a pas perdu à Rennes, je ne veux pas que ça s'arrête. C’est une très belle équipe, joueuse, qui nous a posé des problèmes à l'aller. Il faut que l'on se règle en conquête en sortant des ballons plus propres pour les trois-quarts. Quand on joue dans cette équipe, on ressent une sorte d'énergie. On doit se transcender pour ce moment.
Un match historique
On a l'opportunité de faire quelque chose qui n'a jamais été fait mais il faut que ce soit un plus et non une pression. On peut écrire l'histoire, montrer aux anciens qui ont donné comme Guy (Goufan), Benoît (Herbert), Namir (Arazam) par exemple, qu'ils n'ont pas tout fait pour rien. Ce doit être un aboutissement.
Jean
-15 heures
-Match à suivre en direct sur Twitter : @rennesrugby