


7 avril 2013, le RC Vannes se déplace sur la pelouse de Saint-Jean d'Angély dans le cadre du championnat de Fédérale 1. À la 58e minute, Baptiste Le Jallé, dix-huit ans, est propulsé dans la fournaise de la troisième division. Pur produit du rugby breton, formé à Muzillac puis au RCV, le pilier est lancé dans le grand bain par Jean-Noël Spitzer et Esteban Devich (alors entraîneur des avants du club). ''À Vannes, j'ai énormément appris. Quand j'arrive en Fédérale 1, c'était encore les anciens commandements alors j'ai pu notamment découvrir les vices des piliers d'en face (sourire)'' explique Baptiste. Pendant quatre ans, il s'entraîne avec le groupe première du RCV jusqu'à devenir un membre à part entière de l'équipe avec sept feuilles de match lors de l'année de la montée en PRO D2 et douze la saison précédente. Alors âgé de 22 ans, le Breton a donc à son actif une promotion en deuxième division. Excusez du peu. ''Le club s'est très bien structuré en dix ans de Fédérale 1 et c'était super de pouvoir participer à cette aventure. J'ai ensuite été prêté à Nantes''.
Baptiste, tout juste diplômé de l'ICAM (école d'ingénieur généraliste) atterit donc au stade Pascal Laporte. Et connaît une première année en dent de scie alors que les Éléphants seront sauvés de la relégation, sur tapis vert, à la fin du championnat. ''Avec le prêt, j'ai eu un problème de licence en début de championnat, j'ai ensuite participé à cinq matchs et je me suis fraturé le scaphoïde à l'entraînement''. Saison terminée. Baptiste suit depuis la main courante la phase retour. ''J'étais venu pour progresser et cette première année a été un échec. J'ai rongé mon frein avec la blessure''. Un échec sur lequel il va rapidement rebondir. Le pilier rempile à Nantes et enchaîne les feuilles de matchs : 21 apparitions en 2017/2018 dont quatre matchs de play-offs.
Depuis six ans, Baptiste Le Jallé sillonne donc les terrains de Fédérale 1. À 25 ans, il a fait le pari de rejoindre Rennes et Yann Moison, qu'il avait connu en sélection Bretagne, plus jeune. De l'époque vannetaise, il retrouve également Maxi (Cocetta) et Gonzo. De Nantes, Tim Massicot. ''Il y a un élan positif après la montée mais je trouve surtout qu'il y a une cohésion très très forte dans ce groupe, c'est une super opportunité pour moi''. Un groupe qui va tenter d'aller chercher un maintien historique à cet échelon pour le REC. ''Il n'y a pas de secret, ce sont les matchs à domicile qui vont primer. Et quand on pourra, il faudra grappiller des points''. Embauché en CDI en tant qu'ingénieur d'études et développement dans l'informatique, Baptiste vient donc renforcer le pack du REC et se montre ''content de revenir en Bretagne. Parce qu'ici c'est vraiment la Bretagne (rires)''. Degemer mat !
Jean