


Tout le contraste est là. Si on se concentre seulement sur l'extra-sportif, les inattentifs pourront facilement manquer Luc Hoarau. Il n'aura certainement pas un mot plus haut que l'autre, dégageant un calme et une sérénité à toute épreuve. À l'inverse, à l'heure du match, le longiligne troisième-ligne se transforme en meneur de troupes : sauteur infatigable, plaqueur insatiable. ''Le fait d'avancer collectivement sur des séquences défensives c'est ce qui me plaît, j'aime plaquer, je suis du genre à prendre des initiatives et à haranguer sur le terrain, en étant réservé et avec un peu de sagesse (rires) en dehors''.
Arrivé au REC en 2014 alors que le club fait partie des prétendants à la montée en Fédérale 2, il joue son premier match face au Rheu en Fédérale 3B. Il s'installe rapidement comme une valeur sûre de l'équipe fanion noire et blanche et vit la montée du club jusqu'au haut de tableau de la Fédérale 2, aux côtés de Maxime Beaujean, Fabrice Lowe Kanga, Alexandre Gueroult, Sébastien Magnan ou encore Romuald François.
Avant d'enfiler le maillot à l'hermine, ''Lucho'' a d'abord joué à Chartres puis à Tours. ''Je garde de très bons souvenirs de l'UST, c'est là-bas que j'ai fait mes premiers matchs en senior. J'ai beaucoup de copains que je vois encore, on a vécu quelques belles aventures et notamment une demi-finale de Fédérale 3''. Chez les Orange, le troisième-ligne a notamment connu la Fédérale 1, à 18 ans (treize titularisations lors de la saison 2010-2011), et en garde un souvenir contrasté, ''c'était moins relevé que maintenant mais ça allait vite, ça tapait dur. On n'était que moyennement invités, il fallait s'accrocher mais c'est un bon souvenir quand même''. Et à l'idée de peut-être la retrouver huit ans plus tard ? ''C'est un très bon niveau et si on peut y rejouer, je serai content''.
Interne en médecine
Si Luc a cette faculté à assumer les responsabilités qui lui incombent de par son statut de leader, son parcours professionnel y joue certainement un rôle clé. Quand il enlève la chasuble ou le maillot de match, c'est souvent pour les troquer contre une blouse. ''Je suis interne en médecine en anesthésie et réanimation. Ça donne pas mal de responsabilités quand même au boulot''. Et pour allier les deux ? ''Les entraînements sont assez tard donc je peux y aller. C'est un équilibre à prendre mais ça me fait du bien d'aller au rugby. Ça fait partie de mon quotidien, c'est quelque chose que j'ai toujours fait''. Au REC, il a également pu exprimer ses talents de couturier quand il a notamment soigné Antoine Forget au terme d'un combat haletant face à Bobigny. ''Ce n'est pas mon boulot, c'est un détail mais ça fait marrer les gens et ça permet à certains d'éviter de faire une heure d'attente à l'hôpital''.
En un mot, il définirait la saison en cours comme ''chouette'' alors qu'il occupe une place de choix à un poste très concurrentiel. ''Ce qu'on vit c'est assez cool, on arrive dans les moments vraiment critiques pour lesquels on a bossé. L'effectif est de qualité et de quantité, je pense que ça peut faire la différence maintenant. On a des joueurs pleinement investis dans le projet, qui font des sacrifices et bossent beaucoup. On espère que ça va payer''.
''Pas de recette miracle''
Pour une potentielle montée en Fédérale 1, les Rennais sont dans les temps et arrivent dans la dernière ligne droite : une confrontation aller-retour face à Orsay avec une seule équipe qui verra l'étage supérieur. Les Orcéens avaient refusé la montée l'an passé après un parcours exceptionnel, menés par la botte de Fleureau derrière et l’expérience de Pouplot devant, notamment. Après avoir éliminé le REC au premier tour, ils avaient battu Niort puis Suresnes avant de tomber en demi-finale devant Hyères-Carqueiranne-La-Crau, futur vainqueur. ''C'est une équipe que je connais un peu pour les avoir joué avec Tours puis Rennes. Dans l'ensemble, c'est plaisant de jouer contre eux. Ils ne ferment pas le jeu. L'an dernier, ça s'est joué à pas grand chose mais ils étaient plus mûrs. On a une revanche à prendre'' (l'an passé, les Bretons s'étaient imposés d'un point à l'aller avant de perdre 12-6 à Orsay). Les Franciliens ont réalisé une phase régulière de haute facture et accroché la deuxième place de la poule 2 derrière Beaune avant d'éliminer Drancy au tour précédent.
Les phases finales, Luc en est désormais un habitué après en avoir joué deux avec Rennes et atteint les demi-finales de Fédérale 3 avec Tours, notamment. ''C'est bête à dire mais ça va se jouer sur des détails, sur l'équipe qui va gérer le mieux les temps faibles et les temps forts. Il y a pas de recette miracle mais il faut faire un bon résultat chez eux''.
Jouer un match de montée tel était l’objectif qui avait été évoqué, en début de saison, pour les Bretons. Ils y sont et se dressent devant eux la muraille orcéenne. Le rapport de force paraît extrêmement équilibré et les Noir et Blanc ont des arguments très sérieux à faire valoir. Rendez-vous au stade de la Peupleraie. Allez le REC.
Jean
-Dimanche 20 mai
-Stade de la Peupleraie - Orsay
-15 heures
-Match à suivre en direct sur Twitter : @rennesrugby