Duel prometteur, match historique, zoom sur la double-confrontation avec Anglet

-par Jean

‘’J’ai envie de dire que toutes les phases finales sont belles. C’est l’aboutissement d’une saison. Quand tu arrives à ce moment de la compétition, il y a tellement de facteurs qui font que ton émotion est décuplée. C’est vraiment particulier’’. Au moment d’évoquer les play-offs, Victor Paquet appuie sur la place spéciale que ceux-ci occupent dans la carrière d’un joueur du rugby. Le talonneur est de ceux qui y ont connu le succès : montées en Fédérale 1 et en PRO D2, victoires devant des stades combles et coups de théâtre.

Au terme d’une saison régulière maîtrisée où ils n’ont cessé de pousser les limites de l’insolence en rivalisant avec le haut du panier, les Rennais ont glané leur ticket pour les phases finales. Il aura fallu attendre la dernière journée du championnat et le terme du mano a mano avec Niort pour connaître le dénouement d’un groupe à rebondissements. Vainqueurs à Nantes dans le derby pour décrocher la qualification, les Bretons vont donc participer aux premiers play-offs, à ce niveau, de l’histoire du club. 

Jeu au pied d’occupation et conquête solide

Pour l’occasion, c’est l’Anglet Olympique Rugby Club qui s’avance et jouera à l’extérieur pour le Round 1 d’un combat en deux manches dont l’épilogue sera révélé au stade Saint-Jean, connu pour sa science des réceptions chaudes. Fondé en 1946, l’AORC, héritier de l’Union Sportive Blancpignonnaise et de l’Anglet Olympique, a gagné le droit d’évoluer en Fédérale 1 en 2015, en terrassant le voisin Hendayais au tour de montée. Cette saison, les Angloy ont réalisé un parcours solide, conclu au quatrième rang d’une Poule 2 où le combat et la rivalité se sont imposés comme maître-mot. À domicile, ils sont notamment venus à bout d’Albi, Tarbes et Saint-Jean-de-Luz, les trois têtes d’affiche du groupe. Battus à une seule reprise sur leurs terres, les Bleus ont fait preuve de régularité pour valider rapidement leur place en play-offs. 

Menés par le puncheur Paul Couet-Lannes (centre ou arrière), ancien du Biarritz Olympique, et par le métronome Sébastien Fauqué (NDLR : plus de 2000 points marqués en PRO D2), notamment passé par La Rochelle, Bayonne et Toulon, les Basques se sont forgés une réputation de formation efficace et organisée. L’ailier Siegfried Vandekerkof, qui les a affrontés à deux reprises avec Lannemezan, parle d’une ‘’grosse équipe, joueuse avec un très bon dix’’. Avant d’ajouter, ‘’Fauqué est à la baguette avec un bon jeu au pied : dès qu’il y a une zone libre, il n’hésite pas à l’occuper. Ils s’appuient aussi sur un pack très organisé notamment sur maul. Dans ce secteur, c’est eux qui m’ont le plus impressionné dans la poule. Derrière, c’est propre’’. Promesses d’une lutte acharnée. Et à Saint-Jean ? ‘’C’est un peu compliqué d’aller jouer là-bas (rires), le public est proche des joueurs, c’est assez hostile’’. Les Rennais sont prévenus, la double confrontation avec l’AORC se profile comme un gros test, dans la lignée des rencontres à Nantes, Rouen, Dax ou encore Trélissac. En 1/8e de finale du Du Manoir, le premier joué par le REC, l’occasion est belle d’écrire une nouvelle page de l’histoire du club.