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Hommage à Raphaël Favier, ‘'le lion ne rugit plus’’

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Décès. Raphaël Favier, ancien président du REC, s’en est allé. Retour sur son parcours exceptionnel et sa fibre noire et blanche. 
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Raphaël Favier (2e joueur en partant de la droite) alors qu'il joue au rugby au Maroc
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Jean-Marc Trihan, Thomas Lombard et Raphaël Favier

Cet article a été écrit en collaboration avec Jacques Dufeu, ancien président du REC et ami de Raphaël.

La vie de Raphaël Favier aura été si pleine et remplie de multiples tournants qu’il en devient terriblement difficile de choisir un angle pour aborder un article commentant sa vie. Homme de sciences, il s’est fait connaître au REC grâce à une volonté hors-norme et sa capacité à ne rien lâcher quand toute cause semble enterrée. Mais l’histoire entre les Noir et Blanc et Raphaël Favier n’aurait jamais pu voir le jour sans le Maroc et un professeur de mathématiques. Jacques Dufeu raconte ainsi que c’est à Casablanca, motivé par l’un de ses enseignants, que Raphaël découvre le rugby. Ce sport correspond à son tempérament et il se retrouve surtout dans ses valeurs. La solidarité, la pugnacité, l’engagement total, l’entraide. Somme de qualités que Jacques Dufeu attribue à Raphaël, lequel fait connaissance avec le ballon ovale au poste de deuxième-ligne. ‘’Et il ne valait mieux pas être défaillant avec Raphaël’’ souffle Jacques.

Il appuie son récit avec une anecdote. ‘’Un jour, le journal local avait titré sur son compte-rendu après un bon match probablement de notre ami : ‘’Et Raphaël Favier tel le lion de la Metro-Goldwyn-Mayer a rugi’’, le lendemain, sa classe l’avait accueilli en rugissant’’. Un beau moment qui illustre positivement un pan de vie de Raphaël au pays du couchant lointain. Lui qui est né en terre marocaine et qui n'aura eu cesse de s'inspirer de ce qu'il y aura découvert, notamment dans son rapport avec la peinture. Dans sa passion pour les toiles, il mettait fréquemment en avant des scènes de la vie quotidienne au Maghreb.  

Découverte du REC

Après le Maroc, Raphaël retrouve la France et son parcours d’ingénieur fait halte en Auvergne où il travaille chez Michelin et continue le rugby. Il rallie ensuite le Canada avant d’atterrir à Rennes au milieu des années 80. À l’Université de Rennes 1, il est rattaché à la Présidence où il est en charge des dossiers de recherche. Jacques Dufeu est alors enseignant dans la structure, tout comme la femme de Raphaël, Suzic. Dufeu est déjà passionné de rugby ; par Suzic, il apprend qu’il partage cette passion avec Raphaël. Jacques raconte : ‘’On était une bande de copains, de joueurs ou anciens joueurs à diriger le club. Un club étudiant avec tous les enjeux que cela comportait. Une saison, on était sacrés champions de Bretagne, la suivante on ne savait pas si on pourrait aligner une équipe complète (rires). Il y avait déjà Vincent Lenoir mais aussi Alain Crubillé, Jacques Lefebvre, Mikaël Piraud, Christian Tanguy et j’en oublie bien sûr. Certains jouaient, d’autres avaient déjà raccroché les crampons. Notre objectif était de développer le club, de créer des équipes jeunes, de grandir. J’ai rencontré Raphaël à cette époque et c’est ainsi qu’il a commencé son travail de soutien. Il n’était pas engagé dans l’association mais dès qu’on se voyait, on discutait, il nous regardait, suivait ce qu’il se passait. Tout doucement, il est devenu réciste et nous a fait profiter de ses réseaux. Raphaël connaissait beaucoup de monde, notamment des politiques comme Edmond Hervé, alors maire de Rennes. Franchement, on nous considérait comme des étudiants qui avaient mal vieilli avec notre équipe de rugby (rires) et Raphaël, par sa voix, a parlé de nous et a crédibilisé le projet d’une certaine manière. Il a fait en sorte que notre travail soit reconnu’’.  

Déjà Raphaël enfile le costume d’un personnage du rugby noir et blanc, dans l’ombre alors. Il aide au développement de la structure à destination des enfants autistes, fait venir le ministre des sports alors qu’il est ami avec son chef de cabinet et propulse les idées récistes. Les dirigeants du club ne manquent alors pas de projets et font notamment venir, à Maurepas, les Espoirs du Stade français alors champions de France dans le cadre d’un partenariat avec Schmitt travaux publics. Des camions de sable versés dans la cour de l’école Guy Ropartz et une initiation au rugby pour les habitants du quartier. En présence notamment de Pierre Rabadan, Mathieu Blin ou Raphaël Poulain, lesquels feront les beaux jours du Stade français et s’inscriront dans l’histoire du rugby français. Raphaël Favier promeut alors le travail de ses amis, lesquels passent la main après vingt-cinq ans à sa tête. Alain Crubillé décède tragiquement à 47 ans. Jacques Dufeu, quant à lui, se dit ‘’sur le flanc’’ après un accident cérébral. Pour la plupart, ‘’l’usure normale’’ explique-t-il. En 2005, ils passent le témoin et laissent le club entre la Fédérale 3 et la Fédérale 2.

Mission commando

Au cours de la saison 2012-2013, le REC est en proie à de grosses difficultés financières, le navire peut couler et il est question de voir l’hermine mettre la clé sous la porte. Jacques Dufeu raconte, ‘’on regardait ce qu’il se passait, seulement avec plus de recul qu’avant. Quand le club a connu ces moments, on a eu conscience de la nécessité de peser et on s’est retrouvé avec les anciens. Et on a poussé Raphaël à prendre la tête du club. Il avait bossé sur Paris chez Pierre-Gilles de Gennes, le Nobel de physique. Puis avait monté son école d’ingénieur sur Oyonnax, travaillé autour de la fibre à Roanne. Il abordait sa retraite en pleine forme. On l’a chambré, il devait s’y coller (rires). Il n’a pas été trop difficile à convaincre et il y est allé comme un deuxième-ligne de devoir’’. Raphaël Favier compose son équipe, le club descend en Fédérale 3 et il se démène pour le sauver. Mise en place de stratégies pour résorber le déficit, obtention de prêts, combat sans relâche… ‘’Edmond Hervé disait que le REC faisait partie du patrimoine de Rennes, qu’il ne devait pas disparaître, Raphaël a réussi sa mission en one-shot’’. Le club descend en Fédérale 3 et s’y distingue. Le club vient à bout de la concurrence sur le terrain nommé Crubillé déjà, tel un symbole magnifique et un hommage mérité pour Alain Crubillé. Le REC glane la montée avec Raphaël Favier à sa présidence. L’homme de sciences aura réussi une nouvelle mission avant de transmettre le flambeau à Jean-Marc Trihan. ‘’Je me souviens d’un appel de Raphaël qui m’avait dit que Jean-Marc était d’accord pour prendre la suite. Il était fier et je pense qu’il aurait rêvé de voir cette équipe aller chercher un titre. J’ai dit à Jean-Marc de le faire pour lui’’. 

Raphaël s’en est allé, les Noir et Blanc derrière lui. Il nous laisse avec de nombreuses anecdotes, une image de lutteur acharné, prêt à tout pour les siens. Son nom restera gravé au panthéon du rugby réciste. Le lion ne rugit plus mais restera un lion, chaleureux, fascinant, dévoué. Raphaël, merci pour tout. 

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