Le pilier Carlos Muzzio, 38 ans, fait sécher l’encre sur les ultimes pages du livre qui raconte sa carrière de joueur. L'Argentin a rallié la France, à l’époque, alors qu’il bouclait une licence de droit dans son pays. Son ambition était de réussir dans le rugby, déterminé à porter l’héritage rageur de son club de San Patricio. Dès lors, il débarque à Saint-Denis en Fédérale 3 avant de signer à Vannes.
D’Auguste-Delaune à Jo-Courtel, d’une reconversion de troisième-ligne à pilier, il s’est accompli tel un joueur virulent, agressif, besogneux, volontaire, prêt à s’astreindre tant de séances supplémentaires pour répondre à ses exigences. C’est au Stado Tarbes qu’il a découvert la PRO D2 sous les ordres de Pierre-Henry Broncan avant de franchir le cap des 200 feuilles en deuxième division avec le Stade Montois, en véritable lutteur.
Jusqu’au summum de sa carrière : les Pumas, la sélection argentine, Carlos devient international en défiant l’Afrique du Sud.
Le REC l’a également recruté pour aborder sa reconversion dans le milieu de l’entraînement et se félicite de voir Carlos prendre sa retraite de joueur en tant que défenseur du Noir et Blanc. Nous tenons à le féliciter, son nom est désormais inscrit au panthéon des piliers rugueux.
La déclaration de Jean-Noël Spitzer, manager sportif à Vannes
Il s’était présenté à moi, j’étais à l’époque cadre technique et j’encadrais une équipe sur un tournoi. Carlos évoluait alors en Fédérale 3 et il voulait jouer en Fédérale 1. Je lui avais dit que je n’avais pas le budget inhérent à sa venue et il avait accepté un emploi. Rapidement, je lui ai proposé de se reconvertir, de troisième-ligne à pilier gauche et il s’est très vite adapté en réalisant de grosses saisons.
Je dirais que Carlos est le joueur le plus ‘’auto-déterminé’’ que j’ai rencontré. Déjà à Vannes, il était au-dessus sur le plan athlétique. Qui plus est, il s’entraîne énormément, son niveau d’engagement est très élevé, il a une agressivité naturelle pour jouer au rugby, il tire son équipe dans l’engagement. Carlos est un de mes meilleurs souvenirs en tant qu’entraîneur.
Le regard de Pierre-Henry Broncan qui a coaché Carlos à Tarbes
Le souvenir qui me vient c’était un match où Vannes affrontait Montauban en Fédérale 1, Carlos jouait pilier gauche, j’avais remarqué son agressivité. L’année suivante, j’étais à Colomiers, nous avions le RCV dans la poule et je l’avais trouvé encore très bon.
Dans cette logique, je l’ai recruté en arrivant à Tarbes. Franchement, Carlos avait un potentiel énorme, un athlète, avec un gros mental de combattant et très facile à entraîner. Depuis, il a accompli une très belle carrière de joueur de haut niveau, c’est aussi un homme intégré en France qui n’a pas renié ses origines. Sa venue est une belle réussite pour l’homme qui a construit sa famille. Son histoire est enrichissante.
Le souvenir de François Deletré, médecin au Stade Montois
Carlos a toujours répondu présent avec le Stade Montois, c’est un bourreau de travail qui a réussi de la plus belle des manières. Le fait qu’il soit appelé avec l’Argentine a parachevé sa carrière. L’homme est une boule d’émotions, de tendresse, qui apprécie énormément transmettre, il est aussi très généreux. Le fait qu’il se dirige vers l’entraînement au REC est tout à fait logique, je le vois vraiment s’y épanouir et développer son potentiel.