-par Jean

22e journée du championnat, épilogue de la phase régulière. À l’issue de cette dernière étape de la phase de poule, l’ensemble des qualifiés aux play-offs seront connus et dans cette partie du championnat, l’opposition entre Nantes et Rennes sera particulièrement scrutée et promet un rude combat. Les Éléphants sont d’ores et déjà assurés de voir les phases finales (comme l’année passée) mais sont encore dans l’inconnu sur leur classement final. Un succès face au REC leur ouvrirait en grand les portes de la quatrième place. Les Noir et Blanc, quant à eux, sont bien placés pour empocher le dernier ticket. Mais ils sont encore à portée de tir de Niort -cinq points d’écart entre les deux équipes- qui reçoit Bergerac. Un point de bonus défensif au Stade Laporte suffirait aux Bretons pour se qualifier ; une victoire tel un coup de maître pourrait leur permettre de faire un véritable bond au classement. À l'inverse, une défaite non bonifiée combinée à un succès à cinq points des Niortais enverraient les pensionnaires d'Espinassou en play-offs à la faveur des points terrain (les Deux-Sévriens ayant battu le REC à l'aller et au retour). Avant la rencontre, entretien avec le pilier Baptiste Le Jallé, aligné à treize reprises cette saison et ancien pensionnaire de la maison rouge et verte. 

Vois-tu la rencontre entre Rennes et Nantes comme un véritable derby ? 

Dans ce genre de match, il y a toujours un penchant historique qui se cache derrière l’enjeu de la rencontre, une rivalité et puis la guerre sur le terrain. Pour moi, c’est donc un vrai derby, il y a l’appartenance à la Bretagne qui entre en jeu et un contexte vraiment particulier. 

As-tu eu l’occasion d’en jouer ? 

Pas avec Nantes mais avec Vannes face à Saint-Nazaire. Je me souviens bien du dernier en mai 2015, il y avait une vraie rivalité et on avait joué à La Rabine, ce qui était alors assez rare. On avait réalisé un match vraiment abouti après une grosse semaine de préparation, très sérieuse (NDLR : succès 59-22 des Vannetais). 

Quel souvenir as-tu de la rencontre aller entre Rennes et Nantes ? 

Les deux équipes ont fait jeu égal dans le premier acte avec une grosse entame du REC. En deuxième période, les Nantais ont su accélérer, être plus tranchants offensivement. On avait peut-être manqué de maturité, à une époque où on se construisait encore, avec une montée récente. Il était simple de ressentir que c’était un match particulier, le premier derby à ce niveau, les frères Moison qui étaient face-à-face. Kévin (Courties) et Yann (Moison) avaient insisté sur le fort contexte. Même pendant la rencontre on l’avait ressenti sur les contacts, l’intensité, j’y avait laissé l’arcade d’ailleurs (rires).

''Ne pas se contenter de la septième place''

Est-ce que la saison du REC est d’ores et déjà réussie ? 

Le maintien était l’objectif initial et il est vrai que le groupe a atteint rapidement cet objectif : c’est une satisfaction. Mais on a senti au fil des matchs, qu’on pouvait être plus ambitieux. Si on n’accroche pas une qualification, ce sera décevant, on ne peut pas se contenter d’une septième place.  

Un point suffit à la qualification, le groupe a son avenir entre les mains ? 

Clairement. On n’a presque rien à perdre en jouant à Nantes. Toutefois, ce serait presque une déception de ne prendre qu’un point. On voudrait aller en play-offs par la grande porte et cela passera par un succès. Il y aussi une forme de revanche après la défaite de l’aller qui a été difficile à digérer, il faudra tout donner pour ne rien regretter. 

Quels sont les matchs références de la saison rennaise ? 

Trélissac à l’aller déjà (NDLR : 33-23, septième journée). On avait démarré sur une mauvaise note à domicile contre l’UCS et le groupe avait su prendre l’ascendant, stratégiquement et dans le combat, face au SAT pour l’emporter. C’est un match référence car on avait su dompter le dernier finaliste et que ça avait vraiment cogné dans les duels. Ensuite, Rouen, chez eux (défaite 28-23, sixième journée). Avant la rencontre, on aurait tous signé pour un point et c’était une confrontation très intéressante sur le point de vue de la cohésion. Et au niveau du contexte, la réception de Nantes avait une saveur particulière et on avait répondu présent surtout dans le premier acte.

Et les forces du groupe avant d’aborder ce dernier match de la phase régulière ? 

La cohésion d’abord. On voit vraiment un groupe soudé et la rotation a joué un rôle important pour cela. Sur le plan du jeu, la défense d’abord et puis la mêlée qui est toujours une incertitude chez un promu. La solidarité du collectif joue un rôle primordial dans les performances du pack et en plus on n’a pas forcément beaucoup de profils aériens devant (rires) donc ça pousse plus fort en mêlée. 

‘’Faire bloc’’

Dans quel secteur le collectif a-t-il le plus progressé ? 

Comme tout promu, je dirais que c’est sur la conduite de match et la gestion des temps forts et des temps faibles. C’était quasiment une lacune en début de saison et la progression est importante même s’il reste du travail. C’est un secteur clé !

Comment vois-tu cette confrontation avec Nantes ? Dans quel secteur va-t-il falloir répondre présent prioritairement ? 

Il ne faudra surtout pas être submergé par l’émotion, elle doit nous galvaniser si l’on veut faire un coup là-bas. Ce ne sera pas simple, il va falloir faire bloc, être fort dans le combat et maîtriser notre rugby. Du côté du jeu, les Nantais sont capables de jouer dans n’importe quelle zone du terrain avec un troisième rideau très dangereux. À nous d’être vigilant, de ne pas leur rendre de ballon facilement. Devant, c’est homogène, solide. 

Ressens-tu particulièrement l’identité bretonne depuis que tu as rejoint Rennes ? 

En effet. C’est clairement cultivé ici. Les hermines sur le maillot déjà. Et puis il y a Kévin et Yoann (Carnot) qui se chargent de mettre de la musique bretonne avant le match donc ce n’est pas possible de passer à côté. Même ceux qui ne sont pas Bretons commencent à en écouter (rires) comme Victor (Paquet) ou Vincent (Wenger). 

Un mot pour conclure ? 

J’espère qu’on fera un match plein à Nantes pour pouvoir basculer sur les play-offs.  À nous de prouver qu’on a grandi et progressé depuis le match aller. Il y a une revanche à prendre. Allez le REC !