100. Soit le total de points des hommes de Thomas Mottin et Gary Garcia au terme de la saison régulière. Tout en vitesse, les Bretons se sont montrés souverains. Toutefois, une nouvelle compétition débute avec les play-offs et le guet-apens est grand pour les Noir et Blanc. Avant ce premier match couperet contre Ris-Orangis, quatrième de la Poule 2, Vincent Hennequin s'est confié. 

Il y a-t-il une forme d'excitation avant le début des play-offs version 2018 ? 

C'est quelque chose que l'on a attendu pour certains depuis le début de la saison, pour d'autres depuis la fin de saison dernière, c'est ce pourquoi on travaille. À ce titre, l'excitation est là et on est impatients que ça démarre. 

Que peux-tu nous dire à propos de Ris-Orangis qui a terminé quatrième de la Poule 2 ? 

On sait que c'est une équipe assez jeune, proche de nous dans le profil avec de la vitesse. Mais ils ont aussi de l'ancienneté et de la rugosité devant. Toutefois, même si c'est intéressant de connaître l'adversaire, on entre dans une phase à élimination directe et c'est surtout la force de l'équipe qui va permettre de faire la différence. 

Est-ce que l'on peut dire que la pression est plus sur le REC qui a fini premier de poule ? 

C'est la première fois que je suis premier de poule donc je ne sais pas (rires). Forcément la pression est plus sur nous que sur le quatrième mais j'ai envie de dire que les compteurs sont remis à zéro, on est donc tous au même niveau. Et à ce titre, ils ont toutes les raisons d'avoir de la pression (sourire). 

''Saveur différente''

Quels matchs cette saison peuvent servir de référence avant d'aborder la phase finale ? 

Je retiens fort le match à Marcq-en-Barouel, on ne s'attendait pas à faire ce résultat-là (victoire 45-0 lors de la cinquième journée, les Marcquois sont alors leaders). En plus, c'était un sacré week-end. On a tout eu pour profiter de cette victoire. Le match à Beauvais a été fondateur pour certains aussi (défaite 37-33, 11e journée). Le match retour au Rheu (victoire 8-15, 12e journée) pour le contexte car on sait que gagner là-bas, dans le derby, c'est difficile. Ça a bien lancé la phase retour pour continuer à faire des résultats. On peut aussi ajouter Beauvais par qui on a terminé (succès 39-20) : comme prévu, c'est une équipe qui a réussi à nous mettre en difficulté. 

Tu vas jouer tes quatrièmes phases finales au REC, en senior, as-tu des souvenirs en particulier ? 

Étant donné que je ne suis jamais allé au bout, je ne sais pas si j'en ai des très bons. Mais en tout cas, il y en a qui sont marquants. Le 1/8e perdu à Fougères face au Rheu en Fédérale 3B, il y a trois ans ou la défaite l'an dernier d'un point contre Suresnes en 1/4 de Fédérale 2B, notamment. C'est aussi ça qui est fort en phase finale, tu perds et il faut digérer ; mais l'ambiance, la solidarité, le fait qu'on vive des moments forts tous ensembles, c'est ça qui est particulier, qui donne cette saveur différente.

La défaite contre Suresnes l'an passé (30-29) est encore dans les têtes ? 

Personnellement, j'y pense depuis qu'on a perdu, je ne pense qu'à ça depuis juin. Mais, je suis pas le seul : Pamiseux (NDLR : Antoine, deuxième-ligne), c'est la même chose, Nico (Nicolas Bohic Dossal, troisième-ligne), Cédric (NDLR : Latai) c'est la même chose. Pour tous ceux qui étaient là l'an dernier, c'est pareil. On a réussi à transmettre ça à ceux qui sont arrivés, cette envie d'aller plus loin encore. On verra si la mayonnaise prend, il faut que ça continue à gagner en phase finale. 

''La B c'est une bande de copains''

La moyenne d'âge du groupe est de 21 ans, penses-tu qu'il peut y avoir une certaine forme d'insouciance au moment de ces matchs couperets ? 

Il y a toujours eu une équipe B jeune. J'ai souvent entendu l'expression ''tous les ans l'équipe B rajeunit''. Ça fait six ans que je l'entends et ça fait six ans que je prends de l'âge et que l'équipe rajeunit (sourire). Certains vont jouer leurs premiers play-offs mais il n'en reste pas moins que ce sont des compétiteurs, formés dans l'idée, que jouer des phases finales au REC, c'est quelque chose de beau et qu'en jouer en B, c'est institutionnel. La B, elle s'amuse, elle s'éclate, c'est une bande de copains, la B joue des phases finales. L'insouciance est là mais on a conscience des enjeux. 

Que peux-tu nous dire sur le stage effectué à Malestroit par le groupe Espoir le week-end du 28 avril ? 

Sportivement, on pourra dire que le stage a eu des résultats si on enchaîne les victoires. Ce qui est certain c'est que c'est un des meilleurs stages auquel j'ai participé, que ce soit sur la vie du groupe ou sur le contenu sportif. On a été mis dans le dur mais tout le monde a assumé. Les résultats du stage, on les voit déjà aujourd'hui. Le groupe existait mais j'ai vraiment le sentiment qu'il est sorti du stage encore plus fort. Maintenant, il faut espérer que la bande de copains soit capable de redevenir une équipe de rugby. On ne doit pas considérer que c'était un stage de fin de saison mais un stage de prévision des phases finales. On ne doit pas tomber dans cette insouciance. On s'est fait mal ensemble et on doit continuer. 

Quelles sont les principales forces du groupe ? 

Notre point fort en dehors du terrain, c'est qu'on s'entraîne beaucoup au palet. C'est vrai qu'on s'amuse. Ça continue dans l'idée qu'on vit bien ensemble (rires). Au niveau du rugby, on a l'ambition de mettre de la vitesse et de tenir les ballons. Mine de rien, on est capables de multiplier les séquences. Ça montre aussi une vraie solidarité : quand tu enchaîne les temps de jeu, que tu prends des ''cravates'', mais que tu continues à jouer. Notre force est là. Sur le plan défensif, à part Beauvais, peu d'équipes nous ont marqué beaucoup de points (NDLR : les Espoirs ont conclu 14 matchs sur 22 en ayant encaissé seulement dix points ou moins). C'est une de nos grandes forces, on est très solidaires. Mettre du jeu va dépendre de notre volonté à ne rien lâcher et à proposer du combat encore et encore. 

Est-ce que tu aurais un message à faire passer avant ce premier tour ? 

Le principal danger est de se laisser prendre par l'évènement, par l'adversaire, par ce qu'il y a autour. Il ne faut pas se laisser prendre par l'enjeu. Et même si l'expérience aide, on peut tous tomber là-dedans. Chacun doit être vigilant par rapport à ça. Il faut vouloir plus que l'autre. 

Un dernier mot ? 

Allez la B, Bordel. 

Jean